mercredi 24 décembre 2014


    Cher lecteurs, je vous propose aujourd'hui un coup de cœur musical. J'ai découvert cet air au gré d'une errance sur Internet et en suis tombé tout de suite amoureux. C'est la Danse des Sauvages de Jean Philippe Rameau. J'y ai trouvé un air entêtant, de ceux que l'on garde en sifflotant toute une journée sans même s'en lasser. Il y a là une certaine poésie dans les paroles, et une puissance dans cette interprétation qui m'a coupée le souffle. Je me suis passé cet extrait en boucle pendant des jours!!
Bref vous l'aurez compris, se fût pour moi un grand plaisir de faire cette découverte. J’espère qu'il en sera de même pour vous.

Voici quelques informations sur cette mélodie:
   
    De la bonne ville de Dijon où il vécu, Jean Philippe Rameau fut une sorte d'exception dans l'univers de la musique. Jusqu'à l'âge de 50 ans il n'était connu que pour ses traités théoriques sur la rythmique. Ils étaient regardé avec beaucoup d’intérêt et d'admiration par tout le monde de la musique, mais personne en réalité ne connaissait vraiment sa musique à proprement parler; et ce n'est qu’après l'âge de 50 ans, qu'il a commencé à écrire des tragédies-lyriques et des opéras dont Les Indes galantes dont nous vous livrons ici un des extraits les plus fameux, la Danse des sauvages.

    Les Indes galantes est le premier des six opéra-ballets de Rameau. Cette œuvre a été créée le 28 août 1735. C'est la deuxième composition de Rameau pour la scène, après la tragédie lyrique Hippolyte et Aricie. Les Indes galantes est généralement considérée comme l’œuvre la plus représentative de l'opéra-ballet de style baroque. Œuvre majeure du répertoire français, elle a été oubliée pendant plus d'un siècle et demi. C'est en 1925 que la troisième entrée (Les Incas du Pérou) a été reprise à l'Opéra Comique et en 1957 que son intégralité a été remise en scène à l'Opéra Royal du château de Versailles, en présence de la reine d'Angleterre, en visite officielle en France. Depuis lors cet opéra jouit d'un intérêt croissant.

Quelques mots sur l'orchestre de la vidéo. Il est essentiellement composé d'employés de la Société Générale (donc des amateurs) encadrés par l'orchestre Les Siècles, sous la direction de François Xavier Roth.

mercredi 10 décembre 2014

Fiancailles suite

    Je ne résiste pas pour conclure l'article sur les fiançailles à vous faire part des conseils de la Baronne Staffe dans son livre Usages du monde. Il s'agit de la Bible du savoir-vivre, un ouvrage écrit au XIX° siècle et donc à prendre en tant que tel. Prés de 150 années sont passées, et l'on lit ces recommandations avec le sourire tellement les mœurs ont évoluées.
Retour sur une époque où tout était codifié; cela sent bon les roses et les petits gâteaux à l'heure du thé:

    "La fête des fiançailles se passe en famille et dans une intimité rigoureuse. Les amis de la veille et ce qu'on appelle " les connaissances" n'y assistent pas. En effet, on n'expose pas le bonheur ingénu de la jeune fille, ses joies rougissantes aux yeux et aux commentaires des indifférents. (....)
    Le fiancé envoie son premier bouquet le jour des fiançailles. Ce bouquet est composé de fleurs blanches, parmi celles que préfère la fiancée dans cette couleur.
    Il apporte lui-même la bague. Il a consulté discrètement pour savoir quelle est la pierre favorite de la jeune fille, car il ne doit pas acheter cet anneau au hasard. (....) Quelle qu'elle soit, cette bague doit être bien accueillie. Elle est glissée au doigt de la jeune fille (au quatrième de la main gauche) par le fiancé, qui arrivera avant tous les autres invités. Il est autorisé à porter à ses lèvres cette main qui vient de recevoir son anneau, symbole d'engagement qu'on ne peut déjà plus rompre que pour des motifs très graves. (....)
    Au diner -qui est indispensable- les fiancés sont placés  à côté l'un de l'autre, au milieu de la table; ils ont en face d'eux le père et la mère de la jeune fille; le père du fiancé est auprès de la maitresse de maison, sa mère auprès du maître de la maison. (....) Il faut  qu'on sente bien que c'est un diner de famille, des jours de fêtes et de joie, les fiançailles sont déclarées solennellement au dessert. Si la réception est une soirée dansante, la cérémonie de la déclaration a lieu à minuit. Les invités font leurs souhaits de bonheur aux fiancés.(....)
    Dans la soirée qui suit, sans isoler les fiancés, on s'arrangera pour qu'il puissent causer sans être entendus. On agit de même jusqu'au mariage. On ne les laisse jamais seuls; mais on n'affecte pas de monter la garde autour de cet amour permis.
   Il vaut beaucoup mieux qu'une fiancée ne sorte pas en public avec son fiancé; mais dans le cas où elle irait avec lui dans la rue, au théâtre, etc., elle serait toujours accompagnée d'un parent masculin qui, seul encore, a qualité pour la protéger et la défendre contre l'insulte.
    Le lendemain des fiançailles, on écrit aux membres des deux familles qui n'ont pas été invités, mais auxquels on doit pourtant cette marque de déférence de les instruire de l'événement. Selon les rapports établis et que nous ne pouvons déterminer, c'est la fiancée ou ses parents qui font part des fiançailles à la parenté, en ce qui concerne leur côté, du moins. Le fiancé ou ses parents ont le même devoir envers leur propre famille. (....) 
    Le bouquet quotidien est de rigueur. Il est exclusivement composé de fleurs blanches. Pour conjurer la satiété, on fait prendre au fragile présent des formes différentes. Un jour, ces fleurs représenteront un éventail; une autre fois, on les fera disposer en encadrement pour le miroir de la toilette; enfin le bouquet du jour du contrat pourra être arrangé en maniére de coffret, lequel enfermera un bijou. (....)
    Beaucoup de jeunes gens, qui sortent en compagnie de leur fiancée et de leur future belle-mère, ne savent à laquelle des deux ils doivent offrir leur bras. Le bon goût, le tact, les convenances, leur imposent l'obligation d'offrir leur bras à leur belle-mére "à devenir", comme on dit en certains pays, en dépit du plaisir plus vif qu'ils auraient à choisir leur fiancée. A la rue, une future belle-mère acceptera ce bras et sa fille marchera à ses côtés. Dans un jardin, à la campagne, elle déchargera son futur gendre de ce devoir de courtoisie et permettra aux deux jeunes gens de marcher bras dessus bras dessous auprés d'elle.
    Pour pénétrer dans un salon, le futur n'offrira son bras ni à l'une ni à l'autre. En entrant dans une maison particulière on ne se donne pas le bras.
    En tous lieux et en toutes circonstances où un homme soutient de son bras la marche d'une femme, ce bras est offert à la belle-mère future et non à la fiancée."