mercredi 4 février 2015

Que faire de sa serviette ?

Messieurs,

    Après un bon repas, il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte. Le tout est de le faire élégamment, c'est à dire avec discrétion et délicatesse. Une question se pose donc : que faire de sa serviette lorsque l'on quitte une table ? 
La replier comme neuve ou la laisser sur votre chaise ?

    L'usage veut que vous laissiez votre serviette dépliée sur votre chaise si vous vous absentez un moment. La serviette indiquera ainsi que le siège est "réservé" jusqu'à votre retour.
A la fin de votre repas, par contre, vous laisserez votre serviette dépliée à droite de votre assiette, de la manière la plus simple. 
Si un "accident" devait se produire, la serviette sera retournée pour que les tâches soient à l'intérieur, le moins visible possible. Il n'est pas question d'indiquer par celles-ci le menu du repas....

    En famille ou pour des hôtes de plusieurs jours, on ne peut pas changer la serviette à chaque repas. Dans ce cas, on la plie ou on la roule et on la range. Autrefois, chacun avait sa pochette personnalisée ou un lien de serviette monogrammé au N° de sa chambre. "Avoir un rond de serviette" chez quelqu'un, c'est être un ami proche que l'on reçoit sans cérémonie.

    On ne plie pas sa serviette à la fin du repas. Le faire signifierait que vous avez prévu de revenir comme si vous étiez chez vous, sans en être prier, ce qui est une incorrection. De plus, la déposer pliée, comme neuve, sous-entends que vous n'avez pas mangé ou très peu. Cela revient à dire à la maitresse de maison ou au restaurateur que la nourriture n'était pas fameuse....



Soyons élégants

De l'éducation à l'école

Messieurs,

    A l'heure où l’Éducation Nationale est malmenée et où l'éducation tout simplement est en voie de disparition, voici quelques extraits de l'ouvrage de la baronne Staff, Usages du monde, édité en 1891.
Elle y consacre un chapitre aux "Rapports avec les professeurs".

"Devoir des enfants :
    On exigera qu'ils parlent très poliment, respectueusement même, à ceux qui prennent la peine de les instruire. On réprimera toute velléité de révolte contre l'autorité du professeur ; à moins de circonstances exceptionnelles, on ne prendra jamais parti pour eux contre lui.
Les enfants reconduisent leur professeur, qui est leur supérieur, par l'âge, d'abord, et par le savoir.

Devoir des parents :
    Les parents parlent toujours de leurs fils ou filles avec la plus parfaite politesse, donnant ainsi l'exemple à leurs enfants et témoignant, par ce moyen, de leur reconnaissance à ceux qui enseignent un art ou une science aux êtres qui leur sont les plus chers. Le payement tout sec n'est pas suffisant, il faut y ajouter une gratitude sincère.
(...) On peut également faire quelques présents au professeur. Le plus fier les acceptera s'ils sont choisis et surtout offerts avec tact. Il comprendra très bien qu'on veut lui prouver qu'indépendamment du prix payé, on lui est encore redevable.

Devoir des professeurs :
    Le professeur, lui, est tenu de se présenter convenablement vêtu : des habits tachés, du linge négligé, une barbe longue feraient la plus mauvaise impression sur l'esprit de l’élève. Il lui parlera avec bienveillance, mais d'un ton où l'on sente l'autorité. Enfin, la plus élémentaire loyauté lui commandera de ne jamais laisser échapper en sa présence, un mot qui offense une croyance, la délicatesse, la morale.
    Dans ses rapports avec les parents, son attitude aura toute la dignité voulue si elle est aussi éloignée de la hauteur que de la platitude."