C'est jusqu'au 11 janvier 2016 que le Grand Palais nous propose de découvrir cette artiste exceptionnelle.
Née en 1755, elle connaitra les fastes de l'Ancien Régime, la Révolution et l'Empire, tout en passant par les plus grandes cours européennes de son temps (Angleterre, Italie, Autriche, Russie....).
Devenue amie de Marie-Antoinette, sa vie et son œuvre nous permettent ainsi de découvrir toute cette clientèle aristocratique (féminine à 99%) qui désira se faire peindre par cette exceptionnelle portraitiste.
Au-delà du côté historique, l'exposition nous fait découvrir une femme qui a dû s'imposer dans un milieu masculin, maitrisant le pinceau comme très peu d'artistes. J'ai été ébahi par une telle maitrise. Sous cette main de maître, les tissus prennent vie. En passant d'un tableau à un autre, on reconnait s'ils sont de velours, d'une gaze de soie ou encore d'un simple coton. C'est extraordinaire !
Mais plus encore, sa maîtrise se distingue dans les carnations, et plus particulièrement dans les regards, qui semblent réels à tel point que l'on a l'impression d’être observé par le protagoniste de l’œuvre. Les yeux sont si expressifs que l'on peut deviner le caractère du personnage.
Les portraits, essentiellement féminins, sont étonnants de réalité, voir même d'une certaine sensualité, et l'on regrette d'être né 250 ans trop tard tant on aurait aimer faire plus amples connaissance avec ces femmes si belles et si réelles.
Vigée Le Brun atténue les défauts physiques de la reine peinte avec des traits plus fins dans Marie-Antoinette dit « à la Rose » (1783), musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. |
J'avais déjà eu l'occasion d'admirer certaines des œuvres d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun lors d'expositions thématiques ou dans des musées, et je connaissais quelque peu son travail, que j'appréciais beaucoup. Mais cette exposition qui lui est entièrement consacrée nous la fait mieux connaitre et la replace au niveau où elle devrait être depuis longtemps : celui des grands artistes dont tout le monde connait le nom et les œuvres, et où en voyant l'un de ses tableaux l'on s'exclame : "Ça c'est un Vigée Le Brun!".
Une exposition donc que je vous conseille très fortement, même si vous n’êtes pas amateur de peinture. Les œuvres sont principalement des portraits, pas de culture historique ou biblique pré-requise, juste l'amour de la belle peinture.
C'est indéniablement, à mon avis, une des plus belles expositions de ces dernières années en France.
Si vous êtes amateur d'art, prévoyez du temps, j'y suis resté prés de trois heures (en lisant tous les cartels), mais quel délice !!
Autoportrait au chapeau de paille (après 1782) Londres, National Gallery |
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